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De la hauteur des micros (m.à.j. Février 2012)

Le micro aigu de votre Telecaster est trop brillant ? Les deux micros double bobinage de votre Gibson favorite ne présentent pas du tout le même volume de sortie ?

Ces deux problèmes courants poussent parfois les guitaristes en mal d’achat de matos à changer de micros, modifier leur électronique voire même à changer d’ampli. Saviez-vous que régler correctement la hauteur des micros de votre six cordes favorites peut parfois résoudre ce type de problèmes ?

En règle générale, plus un micro est près des cordes, plus son volume de sortie est grand mais cela va aussi favoriser les fréquences aigües, ce qui peut être désagréable. Et si l’on prend un cas extrême ou le micro touche presque les cordes, sachez que le sustain de votre guitare sera affecté négativement car le, ou les aimant(s) contenus dans les micros vont « ralentir » les vibrations des cordes.

A l’inverse, plus un micro est loin des cordes, moins il sera brillant et plus son volume de sortie sera faible.

Exemple sonore

J’ai enregistré un exemple avec le micro aigu de ma Telecaster 1978 :

A gauche, le micro est placé très près des cordes tandis qu'il est placé beaucoup plus bas sur l'image de droite

J’ai gardé les même réglages d’ampli lors de l’enregistrement de ces deux extraits, la seule différence est la hauteur du micro :

Micro près des cordes :

Audio MP3

puis micro plus loin des cordes :

Audio MP3

Remarques la différence de volume et de brillance.

Comment changer la hauteur des micros sur votre guitare

Je vais détailler comment changer la hauteur des cordes sur une Fender Telecaster (micro aigu), une Stratocaster et une guitare de type Gibson, une SG 61 reissue en l’occurrence. Le principe est le même pour la plupart des guitares électriques mais il existe bien sûr des différences entre modèles, marques voire périodes. Je ne prétend pas ici donner un guide universel. En tout état de cause, votre fabricant favori a certainement établi un guide de réglage pour votre guitare qui inclut la hauteur optimum des micros, chiffres exacts à l’appui. Personnellement, je préfère faire le réglage à l’oreille de façon à coller au reste ma chaîne d’effets et d’amplification.

Dernier conseil avant de plonger dans le vif du sujet : de manière général, quand vous effectuez des tours de vis pour régler quoique ce soit sur votre guitare (action, truss rod, vibrato, hauteur des micros), allez-y mollo et évitez de faire 4 tours de vis d’entrée de jeu. Procédez par quart de tour et observez le résultat, ou plutôt écoutez le, dans le cas du réglage de la hauteur d’un micro. Pour vous donner un exemple concret, avec le micro aigu de ma Telecaster, je couvre las majeure partie du spectre des sons possibles en 2 tours de vis.

Ajustement de la hauteur du micro chevalet d’une Telecaster

Sur ma Telecaster de 1978, je ne vois pas de vis pour régler la hauteur du micro grave mais le micro aigu dispose de pas moins de trois vis (voir image ci-dessous). Cela n’est pas étonnant car ce micro a une tendance à être un peu trop brillant, ce qui peut être amélioré en optimisant sa hauteur. En desserrant les vis (sens anti-horlogique), le micro va s’éloigner des cordes tandis qu’en resserrant les vis (sens horlogique), il va s’approcher des cordes.

Mise à jour Février 2012: référez vous au guide officiel de réglage des Telecasters par Fender (en anglais) pour des exemples de cotes.

Position des vis de réglage de hauteur du micro aigu sur une Telecaster

En jouant sur ces trois vis, vous pouvez faire en sorte que la distance du micro aux cordes soit différente pour les cordes graves ou aigus. Vous pouvez également l’orienter selon un angle. Je rappelle la règle évoquée plus haut : en se rapprochant des cordes, vous augmentez le volume et les fréquences aigus.

Ajustement de la hauteur des micros d’une Stratocaster

Ma Fender Strat Custom Shop de 1997 est équipée de micros silencieux Kinman. Chris Kinman a un guide de réglage de la hauteur des micros qui est excellent, je vous conseille de le consulter (en anglais).

L’ajustement de ces micros permet des variations sonores très étendues, il est donc important de faire en sorte de trouver la hauteur optimale pour votre style et votre matos. Il est heureusement très facile de modifier la hauteur des micros sur une Strat, chaque micro étant équipé de deux vis de réglages de chaque côté (voir image ci-dessous). Desserrer les vis va faire descendre le micro tandis que les resserrer va faire monter celui-ci.

Mise à jour Février 2012: référez vous au guide officiel de réglage des Stratocasters par Fender (en anglais) pour des exemples de cotes.

Position des vis d'ajustement de la hauteur des micros sur une Fender Stratocaster
Ajustement de la hauteur des micros sur une guitare de type Gibson

Les guitares de type Gibson sont similaires aux Stratocaster. Chaque micro comporte deux vis comme le montre l’image ci-dessous. En les desserant le micro va s’éloigner des cordes tandis qu’en les resserrant, il va s’en approcher.

Mise à jour Février 2012: référez vous à ce billet sur Gibson.com pour des exemples de cotes (an anglais et en fractions de pouces, un pouce = 2,54cm).

Position des vis d'ajustement de la hauteur des micros sur une Gibson SG 61 Reissue

 

 

Utiliser un égaliseur graphique pour « creuser » les médiums

Alors que je travaillais sur une de mes vidéos, je me suis amusé à « creuser les médiums » avec l’égaliseur graphique GEQ-10, plugin intégré à Cubase .

« Creuser les médiums » est un truc bien connu des métalleux qui l’utilisent pour obtenir un son tranchant. La rumeur veut que James Hetfield, de Metallica, ait passé des années à peaufiner son son « creusé ».

J’ai utilisé les réglages suivants (exemples sonores après l’image) :

Comme vous pouvez le voir, les fréquences entre 250Hz et 2kHz étaient réduites à des degrés divers. J’avais également réduit complètement les fréquences inférieures à 82Hz car c’est là qu’une guitare s’arrête dans le spectre grave.

Voici le résultat sans égaliseur : 

Audio MP3

Et voici le résultat avec :

Audio MP3

Intéressant, non ? Gardez cependant à l’esprit que le « corps » d’un son de guitare se trouve dans les médiums. A trop les réduire, vous pouvez risquer de vous retrouver « noyé dans le mix ». Il faut donc expérimenter…

C’est quelque chose que vous pouvez essayer avec une pédale d’égalisation ou un plugin d’égalisation comme je l’ai fait. Pour accentuer l’effet, vous pouvez même augmenter les aigus et les basses tout en diminuant les médiums.

Pour ces clips, j’ai utilisé ma guitare custom fabriquée par Robin Bully branchée dans une Ibanez TS-9 modifiée par Analogman puis dans une Boss DS-1 également modifiée par Analogman pour aller ensuite dans un delay Boss DD-3. Le tout était branché dans un ampli Fender Champ repris par un micro Rode NT4.

Les réglages sur les pédales et l’ampli étaient les suivants :

  • DS-1 level 11h, dist 4h, tone 8h
  • TS9: level 12/1h, drive 2h, tone 8h
  • Amp: Volume à 2.5, Bass à 10, Treble à 2.5

Pourquoi est-ce que ma pédale de boost n’augmente pas mon volume ?

Grave question s’il en est ! Je vois un certain nombre de requêtes google concernant les pédales de boost (ou clean boost) pointant vers ce site. J’ai également reçu quelques questions sur le sujet et sur le fait qu’elles ne produisent pas l’effet attendu donc je pense qu’un billet à leur égard est bienvenu.

On distingue trois cas :

  1. La pédale de clean boost est placée avant votre ampli qui sature ou devant vore pédale de distorsion/overdrive favorite. Dans ce cas, le clean boost ne va pas augmenter votre volume de beaucoup voire pas du tout. Pourquoi ? Parce que toute overdrive ou distorsion compresse et va donc « niveler » le volume. Ce qui va augmenter est le gain, c’est à dire le taux d’overdrive/distorsion. Avant l’arrivée des amplis ou pédale de distorsion à très haut gain, la seule façon d’obtenir une grosse disto était de placer un booster ou une overdrive avant un ampli qui sature, demandez à Brian May ce qu’il en pense 😉
  2. La pédale de clean boost est placée après l’overdrive de votre ampli soit dans la boucle d’effets (voire plus loin si votre ampli n’en a pas) ou après votre pédale d’overdrive/distorsion favorite. Dance ce cas, l’activation de la pédale de clean boost va augmenter le volume général mais pas le gain. C’est le cas que je couvre dans mon billet sur les différentes façon de booster le volume lors des solos. Pour ceux d’entre vous qui possèdent un ampli sans boucle d’effets dont ils voudraient profiter de l’overdrive naturelle, tout en ayant différents niveaux de volume, le fait de placer une pédale de boost avant l’empli revient au cas numéro 1. Vous allez augmenter le taux de gain mais pas nécessairement le volume.
  3. La pédale de clean boost est placée avant un ampli en son clair. Dans ce cas, elle va augmenter le volume et peut–être pousser l’ampli vers une légère saturation mais cela dépend de l’ampli.

Comme je l’ai expliqué dans un post précédent, la seule façon d’augmenter le volume général lors des solos est de pouvoir contrôler le volume (clean boost, pédale de volume, egaliseur, etc.) après overdrive ou distorsion. Peu importe que cette overdrive ou distorsion provienne d’un ampli ou d’une pédale. Une pédale de clean boost va augmenter le gain si elle est placée avant tandis qu’elle va augmenter le volume général si elle est placée après.

Vous pouvez également vous référer à deux des mes billets précédents pour plus d’informations: placement des effets et différence entre overdrive et distorsion.

Dans quel ordre dois-je brancher mes effets ?

Ce post s’insrit dans la série « FAQ Effets » ou les effets expliqués. Une questions très commune est : « où dois-je brancher tel ou tel effet dans la chaîne ? ».

J’ai créé deux schémas montrant l’ordre considéré comme « optimal » pour la plupart des styles. Optimal car, par exemple, brancher une réverb avant une distorsion produit un son plutôt brouillon et on peut en dire autant pour beaucoup de combinaisons d’effets.

Notez que les règles sont faites pour être transgressées (en musique tout du moins 😉 ) et qu’il est recommandé d’expérimenter !

Cas 1 : tous vos effets sont branchés avant votre ampli (vous n’avez pas de boucle d’effets)

Ce premier cas montre l’ordre optimal des effets si toute la chaine est branchée dans l’entrée de votre ampli, réglé vraisemblablement en son clair pour éviter l’effet « brouillon » produit par un delay ou une réverb branchés avant une overdrive/distorsion:

Cliquez sur l'image pour zoomer

 

 

Remarques :

  • On peut débattre du fait qu’une Whammy est la même chose qu’un pitch-shifter ce qui n’est pas faux mais je fais ici la différence entre des effets de pitch qui se placent en premier dans la chaine comme la Whammy et des pith-schiters numériques plus « sophistiqués » comme les modèles Eventide qui peuvent se placer après une distorsion/overdrive.
  • Les effets de modulation comme les chorus ou flanger peuvent se placer avant une distorsion mais le son est assez différent de quand ils sont placés après donc comme je l’ai déjà écrit : expérimentez !
Cas 2 : si votre ampli a une boucle d’effets (Effects Loop ou FX Loop en anglais)

Le principe de la boucle d’effets a été inventé pour que les effets qui bénéficient d’être branchés après une distorsion/overdrive puissent l’être après l’overdrive naturelle d’un ampli. Une boucle d’effet se matérialise sur un ampli par deux connecteurs: « FX LOOP SEND » qui part vers l’entrée des effets et « FX LOOP RETURN » qui est connecté à la sortie des effets.

 

Cliquez sur l'image pour zoomer

 

Il y a quelques notions à connaitre à propos des boucles d’effet. La boucle est placée entre les deux parties principales d’un ampli : le préampli et la section de puissance (ou ampli de puissance). Dans la plupart des amplis modernes, l’overdrive est générée par le préampli puis le signal va dans la boucle d’effets avant d’être amplifié de façon relativement transparente par la section de puissance. Transparence signifie que des effets tels que delay et réverb ne sont pas distordus.

C’est un fonctionnement assez différents des premiers amplis à lampes qui ne possédaient ni volume général (master volume) et encore moins de boucle d’effets. Je parle ici des vieux Fender, Marshall ou VOX par exemple, mais aussi de leur rééditions toujours vendues à l’heure actuelle. Avec ces amplis, pour obtenir de la saturation, il faut mettre le volume très fort de façon à faire saturer à la fois les lampes de pré-amplification et les lampes de la section de puissance. On parle parfois de « saturation de puissance » (« power tube saturation » en anglais). Certains guitaristes comme Eric Clapton ou Jeff Beck sont friands de ce type de son ce qui explique pourquoi ils utilisent toujours des amplis que l’on pourrait qualifier d’archaïques en terme de réglages et connexions.

Pour placer un delay ou une Reverb après ce genre d’ampli vous avez le choix entre placer un micro devant l’ampli et traiter le signal ou utiliser un « absorbeur de puissance » comme le THD Hotplate qui va transformer le son de l’ampli en son « ligne » auquel vous pourrez applique un effet avant de devoir le ré-amplifier. Des solutions assez compliquées quand vous n’êtes pas une rock star en comparaison d’un ampli à boucles d’effets ou de l’utilisation de pédales devant un ampli en son clair.

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