Manifestement, les ingénieurs de MXR ont mangé du cheval. Le fabricant d’effets a annoncé au NAMM un certains nombres de pédales pour le moins alléchantes. MXR est connu, entre autres, pour le compresseur Dynacomp, utilisé par à peu près tout le monde et le phaser Phase 90, utilisé par Eddie Van Halen pour créer le son tournoyant de « Ain’t talking about love », ainsi que d’autres sons tournoyants dont il a a le secret.
Fort de son récent retour en grâce, MXR a décidé de proposer de nouvelles pédales au design reconnaissable entre mille : petit et facile à opérer. Outre des modèles totalement nouveau comme le chorus Zakk Wylde black label ZW38 et le compresseur custom shop CSP 202, trois modèles sont en fait des rééditions :
Le M148 micro chorus nous vient tout droit des années 80. Il comporte un seul bouton, Rate, qui est apparemment suffisant pour obtenir une palette de sons variés. La réédition 2010 comporte un « true bypass » (entendez par là que quand l’effet n’est pas enclenché, le signal contourne le circuit et est en principe non altéré).
Deuxième du lot, le M152 micro flanger est basé sur le flanger M117 de la marque, un modèle sonnant si bien selon la légende qu’il aurait poussé certains au meurtre pour en obtenir un exemplaire. Il est également affublé d’un « true bypass » et comporte deux boutons : Rate et Regeneration.
Engin, le Phase 45 est le petit frère du phase 90 et comporte un seul bouton: speed (vitesse). Attention si vous êtes intéressé, Il est réédité en nombre limité. Sachez cependant qu’il comporte un circuit fait à la main.
La boucherie chevaline de mon quartier vend le micro chorus 100€, le micro flanger 110€ et le phase 45 120€.
Étant l’un des plus gros fans de Jimi Hendrix sur terre, je ne pouvais passer sous silence la sortie d’un nouvel album posthume contenant douze titres jamais publiés auparavant.
Il sort le 9 Mars et la vidéo du titre phare de l’album peut être visualisée ici ou sur www.jimihendrix.com. Vous avez dit psychédélique ?
J’aurais pu commencer cette série consacrée aux guitaristes de tous bords par un article sur un virtuose heavy-metal instrumental (et croyez moi, je les écoute tous ou presque) mais j’ai décidé de me pencher sur le style et le son du guitariste de The Cure: Robert Smith. Je vais également tenter de reproduire ses textures atmosphériques caractéristiques en utilisant des pédales répandues.
Les Cure se sont formés en 1976 et s’appelait d’abord « The Easy Cure ». Ils changèrent leur nom en « The Cure » 2 ans plus tard. Leur style est assez sombre que ce soit au niveau de la musique ou des paroles. Ils sont considérés comme un des chantres du style « new wave » avec entre autres Joy Division. Les Cure existent toujours aujourd’hui et ont sorti un album (4:13) en 2008. Bien que les membres du groupes aient changé souvent au fil des ans, Robert Smith, chanteur/guitariste est une constante (avec le bassiste Simon Gallup). Il écrit également la plupart des morceaux. Vous pouvez trouver une biographie plus complète ici.
En tant que guitariste, Robert Smith crée des textures atmosphériques à grand coup d’effets de modulation et de delay. A partir de l’album « disintegration » sorti en 1989, la guitare « baritone » Fender Bass VI, sorte d’hybride entre basse et guitare, devient un de ses instruments favoris. Il en reste l’un des rares utilisateurs dans le monde du rock.
Mais je vais me pencher ici plus précisément sur un album qui, pour moi, a défini le son des Cure: seventeen seconds sorti en 1980 (cela ne nous rajeunit pas). Cette album comporte un morceau d’anthologie: ‘A Forest’. Ce morceau était si important dans les années 80 que nous l’avions choisi comme le tout premier morceau à reprendre dans mon tout premier groupe (je jouais du clavier avec un doigt à l’époque donc « The Cure » était tout indiqué).
La production de ‘A Forest’ est détaillée dans l’édition de décembre 2004 du magazine britannique de référence Sound on Sound (en Anglais). On y apprend que le son de guitare « de base » provient d’une Fender Jazzmaster branchée dans un ampli Roland JC-120 dont le chorus stéréo intégré et le son clair ont été capturés par deux micros. S’ajoute à cela une pléthore d’effets de studio (flanger, delay et réverb) pour créer ce son très atmosphérique. Au début du morceau, le son de guitare est modulé mais assez sec pour devenir plus spacieux par l’introduction de delay vers la fin.
Cette séquence est reproduite dans cette version live de 1984 et Robert Smith utilise des pédales pour reproduire le son studio:
Il y a beaucoup de version live de ‘A Forest’ sur youtube et vous remarquerez que dans les versions plus récentes, le son de guitare est moins sec et comporte encore plus de modulation et de delay.
Pour tenter de reproduire le son de Robert Smith, j’ai utilisé les pédales suivantes ( le maquillage et la coupe de cheveux sont optionnels):
Un flanger Boss BF-2 (il a été remplacé par le BF-3 dans la gamme Boss mais il est très facile de le trouver sur le marché de l’occasion). Réglages utilisés: manual 60%, Depth 75%, Rate 50% and Res 25%.
Une réverb Boss RV-3 (remplacée par la RV-5): balance 25%, tone 30%, r.time 40%, mode 10
Bien sûr, d’autres marques que Boss peuvent convenir pour s’approcher du son de Robert Smith. Au minimum il vous faut un bon flanger ou chorus (j’opterais plutôt pour un flanger mais un chorus assez puissant peut convenir aussi). L’intéressé lui-même est un fan de Boss et utilise ou a utilisé tous les modèles de pédales de modulation (chorus et flanger mais aussi phaser) et de delay du fabricant. Le site de Roland donne des informations en français sur la gamme.
Pour ces exemples sonores, j’ai utilisé une Fender Stratocaster (des micros simple bobinage me paraissent plus adaptés) Custom Shop American Classics de 1997 équipée de micros « sans bruit » (noiseless) Kinman. La guitare est branchée dans les pédales en série puis dans un préampli Marshall JMP-1 réglé avec un son clair (canal « clean 1 » et gain de seulement 9). Le préampli est branché directement dans un enregistreur multipiste Boss Micro-BR.
Guitare seule d’abord (son clair avec juste de la réverb, flanger enclenché en deuxième partie et enfin delay dans la troisième partie):
Et maintenant voici une tentative de reproduire l’atmosphère de ‘A Forest’ (je joue l’intro puis une impro qui rappelle la fin du morceau, la basse est enregistrée en direct et la batterie provient de la boîte à rhythme du Micro-BR):
Je voudrais commencer cette série dédiée aux grands classiques des pédales d’effet avec un modèle que j’ai découvert relativement récemment (il y a deux ans) après avoir essayé et/ou possédé un nombre incalculable de pédales de distorsion/overdrive: La Proco RAT 2 (lien en anglais).
La RAT 2 est la descendante directe de la RAT. La RAT est une pédale de distorsion dont le premier modèle est sorti à la fin des années 70. Elle a été utilisée entre autres par Jeff Beck et reste la pédale de choix d’un certains nombre de guitaristes.
Le modèle que je possède a un numéro de série inférieure à 300000 ce qui est apparemment un gage de qualité. En effet, d’après Robert Keeley (un des plus grands « moddeurs » de pédales), la qualité a baissé sérieusement il y a deux ans environ. Ne pouvant comparer mon modèle avec un modèle plus récent, je ne m’étendrai pas sur le sujet mais si vous achetez une RAT 2 d’occasion, pensez à regarder le numéro de série sous la pédale.
La RAT 2 est une pédale relativement polyvalente, capable d’aller d’un léger crunch vers une grosse distorsion limite fuzz à mesure que l’on augmente le gain. Si vous êtes uniquement intéressé par une légère overdrive, il est peut-être plus judicieux de se tourner vers un des nombreux modèles d’overdrive disponibles sur le marché mais si vous voulez quelque chose avec plus de gain pour un prix raisonnable, la RAT 2 est assez unique. Le bouton « filter » est très efficace également. Il fonctionne à l’inverse de la plupart des autres pédales en coupant les aigus à mesure que vous le tournez dans le sens des aiguilles d’une montre. Une simple variation de ce bouton permet d’obtenir des sons radicalement différents. Enfin, le bouton de volume permet d’obtenir un boost sympathique quoique moyen en terme d’intensité. Le site Gilmourish a un excellent article (en Anglais) expliquant pourquoi la RAT 2 est un bon premier choix en terme de distorsion.
Là où je la trouve vraiment efficace, c’est qu’elle permet d’obtenir des gros sons non seulement avec des double bobinages mais aussi avec des simples ce qui n’est pas le cas de la plupart des distos que j’ai pu essayer. J’ai enregistré deux vidéos en utilisant une Telecaster pour montrer le genre de gros son que l’on peut obtenir.
Dans ces vidéos, les réglages de la RAT 2 sont: gain à 2h, filter à 3h et volume à 2h.
Je commence par un démo avec ma Telecaster de 1978 (micros d’origine) à travers un Fender Champ (seulement 5 Watts!) de 1974 à lampes repris par un shure SM-57 branché dans un enregistreur Boss Micro-BR. J’utilise une réverb (Boss RV-3) après la RAT. Au milieu de la vidéo, j’enclenche un délai BOSS DD-3 qui se trouvent entre la RAT 2 et la réverb dans la chaîne :
Dans cette deuxième vidéo, la même guitare et même chaine d’effets à travers un préampli Marshall JMP-1 réglé en son clair (canal « clean 1 », gain à 9) et branché directement dans l’enregistreur, un Boss Micro-BR.