La marque Visual Sound, connue entre autres pour ses pédales double telles que la Route 66 (compresseur+overdrive) et la Jekyll and Hyde (overdrive+disorsion) a filmé plusieurs comparatifs de pédales. Dans celui-ci, par exemple, une dizaine de pédales de distorsion sont écoutées en aveugle par un public de guitaristes qui votent pour élire leur modèle préféré :
La Visual Sound « Son of Hyde » (partie disorsion de la Jekyll and Hyde) semble gagner le comparatif d’un cheveu devant la Z Vex box of rock. Bien sûr les résultats sont à prendre à la légère étant donné qu’on ne connaît pas certains paramètres (comme l’ampli !) ou qu’un seul type de guitare est utilisé. De surcroît, le matériel est quelque chose d’assez personnel et comme je le dis toujours, le son vient d’abord des doigts. Toujours est-il qu’il est intéressant de regarder ces comparatifs pour se forger une première opinion. Il y en a d’autres sur le canal Youtube de Visual Sound.
Grave question s’il en est ! Je vois un certain nombre de requêtes google concernant les pédales de boost (ou clean boost) pointant vers ce site. J’ai également reçu quelques questions sur le sujet et sur le fait qu’elles ne produisent pas l’effet attendu donc je pense qu’un billet à leur égard est bienvenu.
On distingue trois cas :
La pédale de clean boost est placée avant votre ampli qui sature ou devant vore pédale de distorsion/overdrive favorite. Dans ce cas, le clean boost ne va pas augmenter votre volume de beaucoup voire pas du tout. Pourquoi ? Parce que toute overdrive ou distorsion compresse et va donc « niveler » le volume. Ce qui va augmenter est le gain, c’est à dire le taux d’overdrive/distorsion. Avant l’arrivée des amplis ou pédale de distorsion à très haut gain, la seule façon d’obtenir une grosse disto était de placer un booster ou une overdrive avant un ampli qui sature, demandez à Brian May ce qu’il en pense 😉
La pédale de clean boost est placée après l’overdrive de votre ampli soit dans la boucle d’effets (voire plus loin si votre ampli n’en a pas) ou après votre pédale d’overdrive/distorsion favorite. Dance ce cas, l’activation de la pédale de clean boost va augmenter le volume général mais pas le gain. C’est le cas que je couvre dans mon billet sur les différentes façon de booster le volume lors des solos. Pour ceux d’entre vous qui possèdent un ampli sans boucle d’effets dont ils voudraient profiter de l’overdrive naturelle, tout en ayant différents niveaux de volume, le fait de placer une pédale de boost avant l’empli revient au cas numéro 1. Vous allez augmenter le taux de gain mais pas nécessairement le volume.
La pédale de clean boost est placée avant un ampli en son clair. Dans ce cas, elle va augmenter le volume et peut–être pousser l’ampli vers une légère saturation mais cela dépend de l’ampli.
Comme je l’ai expliqué dans un post précédent, la seule façon d’augmenter le volume général lors des solos est de pouvoir contrôler le volume (clean boost, pédale de volume, egaliseur, etc.) après overdrive ou distorsion. Peu importe que cette overdrive ou distorsion provienne d’un ampli ou d’une pédale. Une pédale de clean boost va augmenter le gain si elle est placée avant tandis qu’elle va augmenter le volume général si elle est placée après.
Je suis assez fan de mon enregistreur Boss Micro-BR. Je pense que c’est un excellent outil pour enregistrer rapidement une idée sans avoir à faire démarrer un bon gros séquenceur audionumérique. La seule chose qui ne m’avait pas captivé jusqu’à maintenant est le multi-effets intégré. Il est basée sur la technologie de modélisation COSM comme tous les multi-effets BOSS depuis 10 ans, y compris le tout nouveau ME-25 ou le modèle haut de gamme GT-10.
Comme (presque) tout le monde, je me suis converti à la modélisation lorsque le POD de Line 6 est sorti à la fin des années 90. Et comme beaucoup d’autres, je m’en suis quelque peu lassé et quelques années plus tard, je fus bien content de retourner vers un bon vieux ampli à lampes et des pédales analogiques. J’ai regardé il y a peu une excellent interview en vidéo de Jeff Beck, vidéo où il montre quelques plan avec un gros son plein de delay. Je me suis mis en tête de m’inspirer de ce son pour programmer le multi-effets de mon Micro-BR et voici ce qu’ont donné les réglages, ici avec ma Stratocaster :
Agréable surprise, ça sonne plutôt bien ! Cela montre combien les presets d’un multi-effets ne sont pas adaptés à tous les guitaristes et qu’ils sont juste là pour vous guider dans la programmation de votre son, adapté à votre jeu et au reste de votre matériel. Cela montre aussi qu’on peut obtenir d’excellent son avec un modéliseur comme avec du matériel analogique.
Voici les réglages nécessaires pour obtenir ce son avec le multi-effets intégré au Micro-BR (cela doit être facilement adaptable à un autre multi-effet BOSS ou Roland basé sur COSM) :
AMP: PREAMP ON, Type MS(1), Volume 100, Bass 56, Middle 25, Treble 43, Presence 74, Master 80
SP: ON, Type “ms stk”, Mic Set 6cm, Mic Level 100, Dir Level 0,
NS: ON, Threshold 40, Release 30
FX: Type Compressor, Sustain 7, Attack 100, Level 80
DELAY: ON, Type SINGLE, Dly Time 573ms, Feedback 16, E.Level 27
Il y avait aussi pas mal de réverb sur la piste, le niveau était à 42. Pour accéder aux réglages de la réverb, vous devez presser deux fois sur « effects ». Les réglages étaient donc : The settings were: Time 2.0s, Tone 0dB and Level at 50.
Pour référence, la vidéo qui m’a inspiré est la suivante :
Je vais essayer dans ce poste de lever le voile sur ce mystérieux mais très répandu effet qu’est le compresseur. Vous y trouverez également une vidéo démontrant un compresseur en action.
Compresseur studio et compresseur pour guitare
Il est important de comprendre comment un compresseur fonctionne. Les compresseurs trouvent leur origine dans les studios d’enregistrement où ils sont probablement les traitements audio les plus utilisés, avec l’égalisation et la réverb.
Leur rôle est de « réduire les écarts de dynamique » comprenez de réduire la différence entre le volume le plus bas et le volume le plus haut d’un signal. En d’autres termes, si vous passez votre guitare, voix, bouzouki, batteries,etc. à travers un compresseur et que le volume de votre instrument dépasse un certain « seuil » (qui est réglable), le compresseur va réduire le volume automatiquement.
Un réglage de ratio permet de décider de l’importance de la réduction. La première utilisation d’un compresseur est d’éviter qu’un signal ne distorde un enregistrement ou une émission de radio. Il est dans ce cadre l’équivalent d’un limiteur. Mais un compresseur peut également augmenter le volume des notes à faible volume ou qui s’estompent et donner ainsi l’impression d’une augmentation du sustain (je vais y revenir car c’est ce qui nous intéresse avec une guitare).
Outre des réglages de seuil (threshold en anglais) et de ratios, on trouve sur la plupart des compresseurs de studio un réglage d’attaque (vitesse de mis en action du compresseur) et de release (qui peut servir à augmenter le sustain). Je ne vais pas aller plus en détails dans ce post sur l’utilisation de compresseurs de studio car ce qui nous intéresse est l’utilisation de compresseurs pour guitare. Sachez cependant que la compression est utilisée partout et pour quasiment tous les types d’instruments mais aussi des mix entiers pour donner plus de punch, de clarté, de fluidité ou pour augmenter le volume perçu (les radios compressent à mort par exemple). Si vous voulez vous lancer sérieusement dans vos propres enregistrements vous allez devoir tôt ou tard maitriser un tant soit peu l’utilisation de la compression et il s’agit d’un art plus que d’une science.
En effet, l’idée derrière l’utilisation de la compression en studio est que celle-ci reste transparente (enfin plus ou moins, c’est un vaste débat). Utilisée de façon plus extrême, la compression va donner l’impression d’un son « écrasé ». Heureusement pour nous guitaristes, il se trouve que cet effet de son « écrasé » sonne plutôt bien avec une guitare.
C’est pourquoi la plupart des fabricants d’effets pour guitare proposent des pédales de compression. Celles-ci ont en général des réglages simplifiés en comparaison de leurs cousins pour studio. Ainsi, le MXR Dynacomp, probablement la plus célèbre des pédales de compression pour guitare, ne comporte que deux réglages : le niveau de sortie (OUTPUT) et le taux de compression (INTENSITY). Aussi, les compresseurs pour guitare n’ont pas la qualité audio de leur équivalents de studio, ils ne sont vraiment adaptés qu’au traitement de la guitare ou de la basse, selon les modèles.
Où brancher un compresseur dans votre chaîne d’effets ?
En général celui-ci se branche au tout début de la chaîne, avant vos distorsions et autres overdrive. Vous pouvez vous référer à mon post sur le placement des effets pour plus d’informations. Vous remarquerez d’ailleurs si vous possédez un multi-effet que le compresseur est souvent premier ou deuxième après la wah wah dans la chaîne. J’ai également écrit un post sur l’utilisation d’un compresseur en fin de chaîne ce qui est assez peu conventionnel.
Comment un compresseur affecte-t-il mon son de guitare ?
Utilisé avec un son clair, un compresseur va augmenter le sustain et l’attaque sera plus proéminente avec un « clique » caractéristique. David Gilmour de Pink Floyd utilise un compresseur sur ses sons clairs depuis les années 70. Il a d’ailleurs longtemps utilisé un Dynacomp avant de se tourner récemment vers un modèle assez onéreux, le Compulator de Demeter. Les guitaristes de country utilisent quasiment tous un compresseur sur leur sons clairs, rendant leur plans rapides très fluides. Les guitaristes de funk ou de pop ne sont pas en reste, le compresseur donnant un certain mordant à leur rythmiques.
Utilisé avant une distorsion ou overdrive, un compresseur sera plus difficile à discerner car le son sera déjà naturellement compressé. Cependant, un compresseur peut apporter plus de sustain et de « gras ». Attention cependant au souffle, la compression en introduit toujours un peu par nature.
Démonstration
Voici dans cette vidéo un Dynacomp de MXR en action, utilisé avec ma Stratocaster et mon ampli Fender Champ à lampes. J’ai réglé sur la pédale l’OUTPUT et l’INTENSITY à 2h ce qui est assez élevé. L’idée était d’exagérer un peu pour montrer l’effet. Dans la première partie de la vidéo, Je montre le compresseur utilisé avec un son clair. On peut se rendre compte de l’augmentaiton du sustain et du « plop » de l’attaque. Dans la deuxième partie de la vidéo, j’enclenche une pédale d’overdrive (une Tube Screamer) placé après le compresseur. Pas aussi évident à entendre mais le sustain se trouve un peu augmenté.
Liste non exhaustive de pédales de compression
Le Dynacomp de MXR est un compresseur très répandu et fût utilisé par quasiment tout le monde dans les années 70/80. David Gilmour l’a utilisé très longtemps et beaucoup de pros l’utilisent toujours. MXR fabrique deux versions, la « moderne » et une version reissue 76 qui sera fabriquée tant que MXR trouvera le vieux circuit intégré qui en est le coeur. Je possède personnellement un modèle « moderne » de 1995. Le Dynacomp n’est pas exactement la pédale la plus silencieuse ni la plus haute fidélité mais elle a une vraie personnalité. Le mien a tendance à ajouter pas mal de basse et donc sonne assez « gros ».
Le BOSS CS-3 est un compresseur assez propre mais qui à mon avis manque singulièrement de personnalité. J’ai fait modifier le mien avec la modif Opto Plus de Monte Allum qui le transforme quasiment en compresseur de type studio.
Electro-Harmonix a plusieurs compresseur à son catalogue comme le Black Finger à lampe et le très compact Soul Preacher.
Le Keeley Compressor est la pédale la plus vendue par le gourou des effets Robert Keeley. Il s’agit d’un compresseur « boutique » donc assez onéreux mais qui jouit d’une popularité certaine.
L’Analogman mini Bi-comprossor est un autre compresseur boutique qui comporte deux compresseurs en un. Je suis assez fan d’Analogman et je me dis que ça doit sonner même si je n’ai jamais pu en essayer un.
Le Demeter Compulator est un autre compresseur haut de gamme utilisé maintenant par David Gilmour qui semble avoir jeté son Dynacomp dans les oubliettes du rock’n roll.