Salut les gratteux, je m’excuse du peu d’activité dernièrement sur Guitar tone Overload, le boulot, la famille, tout ça.
Vois une petite expérimentation capturée en vidéo. Les pédales Boss se font tellement descendre par les « experts » dans les forums spécialisés que je me suis dit qu’il serait amusant de construire un pédalier pur Boss.
La plupart des pédales que je démontre dans la vidéo sont toujours disponibles à l’exception de la HM-2 et la RV-3 (remplacée par la RV-5). Dans cette vidéo, il s’agit de « construire » le son. J’aime assez la façon dont le trio CH-1, DD-3 et RV-3 « magnifie » celui-ci. Je fais passer différents pédales de distorsion à travers le trio en question.
En bonus, je montre comment la bonne vieille HM-2 peut être utilisée comme un booster. Cette pédale est devenue légendaire parmi les métalleux les plus extrêmes qui l’utilisent comme un booster pour leurs gros amplis. Mais on peut également citer David Gilmour qui boosta ses Big Muffs avec une HM-2 vers la deuxième moitié des années 80 (sur Momentary Lapse of Reason par exemple).
Pour faire suite à mes deux billets consacrés à la réverb (voir ici et ici), voici une démo de ma bonne vieille Boss RV-3.
La RV-3 n’est pas la pédale la plus connue de Boss. Fabriquée entre 1994 et 2002, elle a été utilisée par Mike Eizinger (Incubus) ou Johnny Greenwood (Radiohead). Elle est assez unique car elle combine délai et réverb dans le format compact bien connu de la marque japonaise.
Vous trouverez à la fin de ce billet les spécifications détaillées de la bête mais avant de vous abreuver de nombres, écoutons du son! Voici une vidéo montrant mon réglage favori suivi de chacun des 11 modes dont la RV-3 est doté:
Mon avis
La RV-3 est un pur produit des années 90. Ici, point de simulation de delay analogique ou de réverb à ressort, il s’agit de numérique pur et dur. Les délais sont cristallins et les réverbs précises, d’aucuns diraient « métalliques ».
Cela dit, sa capacité de mélanger délai et réverb, unique pour une pédale compact, permet d’approcher des gros sons « studio » qui ne sont pas sans rappeler les albums récents de Jeff Beck, par exemple. Elle s’avère également très à l’aise pour créer des sons ambiants et spacieux. Notez que si elle dispose d’une seule entrée jack, elle dispose de deux sorties pour une utilisation en stéréo.
La RV-5 a remplacé la RV-3 dans la gamme Boss et si elle a gagné une simulation de réverb à ressort entre autres améliorations, elle a perdu les délais de la RV-3. A ce titre, il est difficile de comparer les deux. La RV-3 reste une valeur sous-estimée du marché de l’occasion.
Spécifications détaillées
La RV-3 n’a pas moins de 11 modes. Un bouton sélectionne les différents modes tandis que les trois autres agissent sur les paramètres de l’effet. En mode réverb, ces paramètres sont: tone (tonalité), time (longueur de la réverb) et level (niveau de l’effet).
En mode delay et delay+reverb, les paramètres deviennent feedback (nombre de répétitions), time (temps entre les répétitions) et level (niveau de l’effet). Notez qu’en mode delay+reverb, le bouton de niveau affecte le taux de delay et de réverb simultanément, il n’est pas possible de séparer le délai de la réverb.
Les modes sont les suivants:
Réverb Plate: simulation de réverb à plaques, un effet très prisé par Hendrix et consort dans les studios des années 60 pour magnifier leur son. Il s’agit d’une assez grosse réverb.
Réverb Hall: grosse réverb digital simulant un large espace.
Room 2: une réverb room de taille médium. C’est celle qui se rapprocherait le plus d’une réverb à ressort dans son utilisation (rappelons que la RV-3 est dépourvue de simulation de réverb à ressort).
Room 1: une réverb room courte pour ajouter juste un peu d’ambiance
delay + réverb Plate
delay + réverb Hall
delay + réverb Room 2
delay + réverb Room 1
delay « Short »: délai court dont les temps de répétitions vont de 32ms à 125ms, parfait pour un écho slapback
delay « Medium »: délai moyen dont les temps varient de 125ms à 500ms
delay « Long »: délai long dont les temps varient de 125ms à 1000ms
Obtenir un son Marshall en utilisant une simple pédale est un but souvent recherché dans la quête du son ultime. Tout le monde n’a pas nécessairement envie de trimballer un deux corps Marshall ou certains d’entre vous préfèrent ajouter ce type de son à leur matos existant. D’autre part, d’aucuns se plaignent du son clair des amplis Marshall modernes, un peu trop « clinique » à leur goût (quoique la nouvelle série « Vintage Modern » est assez impressionnante de ce côté là). Dans ce cas, une pédale pour le son disto à la Marshall tout en gardant votre Fender/Vox/Boogie pour les sons clairs est une option intéressante.
On peut parler de différentes époques pour le son Marshall: les années 60 (Clapton, Hendrix), les années 70/début 80 (AC/DC, Van Halen), la fin des années 80/début des années 90 avec des séries à plus haut gain comme le JCM 900 ou encore la fin des années 90 qui a vu naître la série JCM 2000 au succès immense. Mais le caractère sonore des amplis Marshall n’a pas vraiment changé à travers les époques. Les caractéristiques tels que le niveau de gain, le nombres de canaux, l’égalisation, l’inclusion d’une boucle d’effets, etc. on évolué mais Marshall reste le représentant du son rock « British ».
Il y a beaucoup de pédales sur le marché qui émule le son Marshall d’une époque donnée y compris des pédales boutique assez onéreuses. Il est assez amusant de constater que dès lors qu’on aborde le sujet du « son Marshall dans une pédale », les pédales Marshall sont rarement citées en exemple. Je pense que c’est assez dommage et qu’elles sont certainement très sous-estimées. Je présente donc ici la remplaçante de la Shredmaster (voir billet précédent), j’ai nommé la Jackhammer.
La Jackhammer fait partie d’un trio de pédales de distorsion fabriquées par Marshall depuis plus de 10 ans. Les deux autres modèles sont la Blues Breaker 2 et la Guv’nor 2. La Jackhammer propose le plus haut niveau de gain des trois de la même façon que la Shredmaster offrait le plus haut niveau de gain dans la gamme précédente. Cela dit, la Jackhamer est capable de produire des sons intéressant en utilisant peu de gain comme je le démontre dans des vidéos plus bas dans ce billet.
Je pense que pour le prix, la Jackhammer offre pléthore de réglages : deux modes (overdrive et distortion), gain, volume et une section d’égalisation à 3 bandes relativement sophistiquée. Celle-ci comprends basses, aigus et deux réglages pour les mediums intitulés « contour » et « freq ».
Le mode overdrive rappelle le son d’un ampli Marshall à relativement haut gain (JCM800/900) tandis que le mode distortion va plus loin en offrant des sons plus modernes avec plus de gain encore (sorte de simulation de JCM 2000). Le mode Distortion, tout en sonnant assez gros, est assez « sombre » avec beaucoup de basses mais aussi assez peu silencieux. D’un autre côté, le mode Overdrive est plutôt excellent à tous les points de vue : assez réaliste et silencieux, il transforme à peu de frais mon petit ampli Fender en un monstre Marshalleux du plus bel effet. Le niveau de gain n’est pas aussi énorme que certaines pédales récentes (après tout, la Jackhammer fût conçue il y a plus de 10 ans) mais avec des micro double-bobinage à haut niveau de sortie, on peut en tirer des sons métal assez juteux. Avec ma Gibson SG 61 reissue qui a des doubles bobinage au niveau de sortie « moyen », c’est déjà quelque chose !
Tout n’est pas rose cependant, la partie « médium » de la section d’égalisation, à savoir les boutons « contour » et « freq » sont difficiles à dompter car assez peu intuitif. Selon la documentation, leur rôle est de creuser les médiums, le « contour » décide de combien on les creuse et le « freq » de la fréquence à creuser. Leurs réglages corrects sont très très importants car ils peuvent faire sonner la Jackhammer de complètement pourri à excellent. Ils dépendent complètement dépendre de votre ampli, il vous faudra donc expérimenter ! Je donne certains réglages dans les vidéos suivantes, prises avec un ampli Fender. Le reste de la section d’égalisation comporte un bouton de basse et un bouton d’aigu, très intuitif à utiliser, eux. La Jackhammer a des basses à revendre et je positionnerais le bouton basse à 9h pour commencer. Comparé à la Shredmaster, qui n’est plus fabriquée, la Jackhammer offre plus de gain et est globalement moins « sombre » ce qui peut être un bonus dans le cas où votre ampli manque de brillance. A la fin de ce billet, je compare rapidement dans une vidéo la Shredmaster à la Jackhammer.
Comment sonne une Jackhammer avec des micros double-bobinage ?
Voilà comment la Jackhammer sonne avec ma Gibson SG 61 reissue équipée des micros d’origine. Je montre ici les deux modes, Overdrive et Distortion:
Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Volume à 10h, Bass à 9h, Treble à 9h pour le mode Overdrive or midi pour le mode Distortion, Contour au minimum, Freq à midi, gain variable (voir vidéo).
Comment sonne une Jackhammer avec micros des simple-bobinage ?
Avec une Stratocaster équipée de micros à réduction de bruit Kinman dont le niveau de sortie est relativement bas, le mode Overdrive devient plus « bluesy » et n’est pas aussi précis qu’avec des double-bobinage mais on retrouve un côté Hendrixien que j’apprécie (notez que les réglages d’égalisation sur la Jackhammer sont différents de ceux utilisés pour la vidéo précédente).
Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Volume à 10h, Bass à 9h, Treble à 10h, Overdrive Mode , Contour à midi, Freq au maximum, gain variable (voir vidéo).
Shredmaster vs Jackhammer
Et maintenant, comparons rapidement la Shredmaster et la Jackhammer (en mode overdrive) :
Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Bass à 9h, Treble à 10h, Contour à midi, Freq on Max, Volume à 10h, Gain au maximum.
Les réglages sur la Shredmaster pour cette vidéo sont : Gain au maximum, Bass à midi, Contour à 8h, Treble à 10h and Volume à 2h
Comment sont enregistrées les vidéos
L’ampli utilisé est un Fender Champ à lampes de 1974 avec le volume autour de 3, basses à 10 et aigus à 2,5. Il est repris par un micro RODE NT4 et enregistré avec un BOSS Micro-BR. L’enregistrement est ensuite transféré dans Cubase pour ajouter un peu de réverb d’ambiance et de compression. Les réglages des pédales sont indiquées en dessous de chaque vidéo.