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Effets

La pédale de distorsion Marshall Jackhammer

Obtenir un son Marshall en utilisant une simple pédale est un but souvent recherché dans la quête du son ultime. Tout le monde n’a pas nécessairement envie de trimballer un deux corps Marshall ou certains d’entre vous préfèrent ajouter ce type de son à leur matos existant. D’autre part, d’aucuns se plaignent du son clair des amplis Marshall modernes, un peu trop « clinique » à leur goût (quoique la nouvelle série « Vintage Modern » est assez impressionnante de ce côté là). Dans ce cas, une pédale pour le son disto à la Marshall tout en gardant votre Fender/Vox/Boogie pour les sons clairs est une option intéressante.

La Marshall Jackhammer - Photo par Pia Jane Bijkerk

On peut parler de différentes époques pour le son Marshall: les années 60 (Clapton, Hendrix), les années 70/début 80 (AC/DC, Van Halen), la fin des années 80/début des années 90 avec des séries à plus haut gain comme le JCM 900 ou encore la fin des années 90 qui a vu naître la série JCM 2000 au succès immense. Mais le caractère sonore des amplis Marshall n’a pas vraiment changé à travers les époques. Les caractéristiques  tels que le niveau de gain, le nombres de canaux, l’égalisation, l’inclusion d’une boucle d’effets, etc. on évolué mais Marshall reste le représentant du son rock « British ».

Il y a beaucoup de pédales sur le marché qui émule le son Marshall d’une époque donnée y compris des pédales boutique assez onéreuses. Il est assez amusant de constater que dès lors qu’on aborde le sujet du « son Marshall dans une pédale », les pédales Marshall sont rarement citées en exemple. Je pense que c’est assez dommage et qu’elles sont certainement très sous-estimées. Je présente donc ici la remplaçante de la Shredmaster (voir billet précédent), j’ai nommé la Jackhammer.

La Jackhammer fait partie d’un trio de pédales de distorsion fabriquées par Marshall depuis plus de 10 ans. Les deux autres modèles sont la Blues Breaker 2 et la Guv’nor 2. La Jackhammer propose le plus haut niveau de gain des trois de la même façon que la Shredmaster offrait le plus haut niveau de gain dans la gamme précédente. Cela dit, la Jackhamer est capable de produire des sons intéressant en utilisant peu de gain comme je le démontre dans des vidéos plus bas dans ce billet.

Je pense que pour le prix, la Jackhammer offre pléthore de réglages : deux modes (overdrive et distortion), gain, volume et une section d’égalisation à 3 bandes relativement sophistiquée. Celle-ci comprends basses, aigus et deux réglages pour les mediums intitulés « contour » et « freq ».

Le mode overdrive rappelle le son d’un ampli Marshall à relativement haut gain (JCM800/900) tandis que le mode distortion va plus loin en offrant des sons plus modernes avec plus de gain encore (sorte de simulation de JCM 2000). Le mode Distortion, tout en sonnant assez gros, est assez « sombre » avec beaucoup de basses mais aussi assez peu silencieux. D’un autre côté, le mode Overdrive est plutôt excellent à tous les points de vue : assez réaliste et silencieux, il transforme à peu de frais mon petit ampli Fender en un monstre Marshalleux du plus bel effet. Le niveau de gain n’est pas aussi énorme que certaines pédales récentes (après tout, la Jackhammer fût conçue il y a plus de 10 ans) mais avec des micro double-bobinage à haut niveau de sortie, on peut en tirer des sons métal assez juteux. Avec ma Gibson SG 61 reissue qui a des doubles bobinage au niveau de sortie « moyen », c’est déjà quelque chose !

Tout n’est pas rose cependant, la partie « médium » de la section d’égalisation, à savoir les boutons « contour » et « freq » sont difficiles à dompter car assez peu intuitif. Selon la documentation, leur rôle est de creuser les médiums, le « contour » décide de combien on les creuse et le « freq » de la fréquence à creuser. Leurs réglages corrects sont très très importants car ils peuvent faire sonner la Jackhammer de complètement pourri à excellent. Ils dépendent complètement dépendre de votre ampli, il vous faudra donc expérimenter ! Je donne certains réglages dans les vidéos suivantes, prises avec un ampli Fender. Le reste de la section d’égalisation comporte un bouton de basse et un bouton d’aigu, très intuitif à utiliser, eux. La Jackhammer a des basses à revendre et je positionnerais le bouton basse à 9h pour commencer. Comparé à la Shredmaster, qui n’est plus fabriquée, la Jackhammer offre plus de gain et est globalement moins « sombre » ce qui peut être un bonus dans le cas où votre ampli manque de brillance. A la fin de ce billet, je compare rapidement dans une vidéo la Shredmaster à la Jackhammer.

Comment sonne une Jackhammer avec des micros double-bobinage ?

Voilà comment la Jackhammer sonne avec ma Gibson SG 61 reissue équipée des micros d’origine. Je montre ici les deux modes, Overdrive et Distortion:

Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Volume à 10h, Bass à 9h, Treble à 9h pour le mode Overdrive or midi pour le mode Distortion, Contour au minimum, Freq à midi, gain variable (voir vidéo).

Comment sonne une Jackhammer avec micros des simple-bobinage ?

Avec une Stratocaster équipée de micros à réduction de bruit Kinman dont le niveau de sortie est relativement bas, le mode Overdrive devient plus « bluesy » et n’est pas aussi précis qu’avec des double-bobinage mais on retrouve un côté Hendrixien que j’apprécie (notez que les réglages d’égalisation sur la Jackhammer sont différents de ceux utilisés pour la vidéo précédente).

Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Volume à 10h, Bass à 9h, Treble à 10h, Overdrive Mode , Contour à midi, Freq au maximum, gain variable (voir vidéo).

Shredmaster vs Jackhammer

Et maintenant, comparons rapidement la Shredmaster et la Jackhammer (en mode overdrive) :

Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Bass à 9h, Treble à 10h, Contour à midi, Freq on Max, Volume à 10h, Gain au maximum.

Les réglages sur la Shredmaster pour cette vidéo sont : Gain au maximum, Bass à midi, Contour à 8h, Treble à 10h and Volume à 2h

Comment sont enregistrées les vidéos

L’ampli utilisé est un Fender Champ à lampes de 1974 avec le volume autour de 3, basses à 10 et aigus à 2,5. Il est repris par un micro RODE NT4 et enregistré avec un BOSS Micro-BR. L’enregistrement est ensuite transféré dans Cubase pour ajouter un peu de réverb d’ambiance et de compression. Les réglages des pédales sont indiquées en dessous de chaque vidéo.

Soundblox Pro Classic Distortion par Source Audio

J’ai découvert la Soundblox Pro Classic Distortion sur I Heart Guitar il y a quelques jours et j’ai trouvé le concept excellent.

Source Audio est une petite entreprise créée par Jesse Remingnanti,  ancien Vice Président de l’Ingénierie d’Analog Devices  et un ancien Ingénieur de Kurzweil, Bob Chidlaw. Ils ont passé cinq ans à écouter et disséquer les pédales de distorsion les plus réputées de la planète et le résultat est une pédale, la « Soundblox Pro Classic Distortion » qui recrée de façon numérique des classiques tels que la Big Muff, la Fulltone Distortion Pro, la Proco RAT, l’Ibanez Tube Screamer ou encore la Fuzz Face parmi les 12 modèles proposés.

Je sais ce que vous pensez : « ils ne sont pas les premiers à avoir eu l’idée, ça fait un bail que ça existe ». Certes le concept n’est pas nouveau mais la Soundblox Pro Classic Distortion pourrait faire figure de nouveau standard grâce à une qualité sonore évidente et quelques innovations bien senties.

Tout d’abord, un égaliseur graphique 7 bandes est intégré et ses réglages peuvent être mémorisés avec chacun des 6 presets de la machine. Je me demand pourquoi pas plus de pédales de disto ne disposent pas d’un égaliseur de ce type. Beaucoup plus fort, en utilisant une pédale d’expression externe, il est possible de « morpher » (néologisme ?) entre deux modèles de distortion et ainsi obtenir une myriade de variations. Je ne parle pas ici du fait de mixer le son de deux modèles mais bien d’une espèce de fusion de deux modèles dans le domaine numérique qui créé un modèle « hybride ». Comment pourrait-on appeler un croisement entre Big Muff et RAT ? Une Big Ruff ? S’ajoute à cela une entrée MIDI qui permet de contrôler à distance la Soundblox Pro Classic Distortion et de l’intégrer ainsi facilement dans des configurations complexes. Cerise sur le gâteau, la pédale a un look plutôt sympathique entre voiture de course et vaisseau de l’espace.

Voici Earl Slick (guitariste entre autres de David Bowie) qui essaye la Soundblox Pro Classic Distortion et en tire quelques savoureuses distorsions :

La Classic Distortion n’est pas le seul modèle de la série Soundblox Pro. Celle-ci compte un autre modèle orienté vers la création de sons « plus modernes », la Multiwave Distortion qui existe aussi pour basse. Et n’oublions pas les effets de la série « Hot Hand » comme le Phaser/Flanger qui peut être contrôlé via un anneau spécial : vous pouvez faire osciller le phaser ou flanger plus ou moins en secouant votre main. Je sais, ça paraît curieux mais allez voir la vidéo pour voir de quoi il retourne. Notez que la Soundblox Pro Classic Distortion peut être contrôlée via le même anneau.

En tout cas, ça fait plaisir de voir un peu d’innovation dans le monde de la modélisation !

Pourquoi est-ce que ma pédale de boost n’augmente pas mon volume ?

Grave question s’il en est ! Je vois un certain nombre de requêtes google concernant les pédales de boost (ou clean boost) pointant vers ce site. J’ai également reçu quelques questions sur le sujet et sur le fait qu’elles ne produisent pas l’effet attendu donc je pense qu’un billet à leur égard est bienvenu.

On distingue trois cas :

  1. La pédale de clean boost est placée avant votre ampli qui sature ou devant vore pédale de distorsion/overdrive favorite. Dans ce cas, le clean boost ne va pas augmenter votre volume de beaucoup voire pas du tout. Pourquoi ? Parce que toute overdrive ou distorsion compresse et va donc « niveler » le volume. Ce qui va augmenter est le gain, c’est à dire le taux d’overdrive/distorsion. Avant l’arrivée des amplis ou pédale de distorsion à très haut gain, la seule façon d’obtenir une grosse disto était de placer un booster ou une overdrive avant un ampli qui sature, demandez à Brian May ce qu’il en pense 😉
  2. La pédale de clean boost est placée après l’overdrive de votre ampli soit dans la boucle d’effets (voire plus loin si votre ampli n’en a pas) ou après votre pédale d’overdrive/distorsion favorite. Dance ce cas, l’activation de la pédale de clean boost va augmenter le volume général mais pas le gain. C’est le cas que je couvre dans mon billet sur les différentes façon de booster le volume lors des solos. Pour ceux d’entre vous qui possèdent un ampli sans boucle d’effets dont ils voudraient profiter de l’overdrive naturelle, tout en ayant différents niveaux de volume, le fait de placer une pédale de boost avant l’empli revient au cas numéro 1. Vous allez augmenter le taux de gain mais pas nécessairement le volume.
  3. La pédale de clean boost est placée avant un ampli en son clair. Dans ce cas, elle va augmenter le volume et peut–être pousser l’ampli vers une légère saturation mais cela dépend de l’ampli.

Comme je l’ai expliqué dans un post précédent, la seule façon d’augmenter le volume général lors des solos est de pouvoir contrôler le volume (clean boost, pédale de volume, egaliseur, etc.) après overdrive ou distorsion. Peu importe que cette overdrive ou distorsion provienne d’un ampli ou d’une pédale. Une pédale de clean boost va augmenter le gain si elle est placée avant tandis qu’elle va augmenter le volume général si elle est placée après.

Vous pouvez également vous référer à deux des mes billets précédents pour plus d’informations: placement des effets et différence entre overdrive et distorsion.

Utilisation d’un écho slapback pour grossir son son

Je suis récemment tombé sur un entretien vidéo avec Eddie Kramer, l’ingénieur du son de, excusez du peu, Jimi Hendrix, Led Zeppelin et occasionnellement les Beatles. Il explique dans cet entretien comment il a collaboré avec Waves pour créer une ligne de plugins audio pour séquenceurs audionumériques qui portent son nom. Chaque plugin est dédié à un instrument en particulier parmi guitare, basse, voix et batterie. Le plugin guitare comporte compression, echo slapback, flanger et réverb. Eddie Kramer explique que l’écho slapback apporte un feeling analogique et que cet effet n’est plus tellement utilisé de nos jours.

L’écho « slapback » (ou slap echo) était un effet très courant dans les années 50 et 60. Il était créé à l’époque en utilisant des enregistreurs à bandes dont une tête enregistrait et une autre lisait la même bande quelques fractions de seconde plus tard, créant un echo court à une seule répétition. Son utilisation est évidente sur les premiers enregistrements de rock’n roll et rockabilly, en particulier sur la voix (mais pas seulement). On peut également l’entendre sur la guitare d’Hendrix dans nombre d’enregistrements et non des moindres. Dans l’intro de « Voodoo Shile Slight Return », un echo slapback allié à une réverb à plaque crée un son très profond qui a donné et donne toujours des frissons à tous les guitaristes en herbe. Cet effet est facile à reproduire avec les pédales analogique ou numériques de delay actuelles ainsi qu’avec des plugins logiciel.

J’ai donc expérimenté avec mon séquenceur (Cubase) et vous ai préparé une vidéo qui montre le même son d’abord sans puis avec un écho slapback. Plutôt cool non ? Je donne après la vidéo les réglages pour le plugin de delay de Cubase 5 ainsi que pour ma bonne vieille pédale de delay BOSS DD-3.

Pour le son de base de cette vidéo, j’ai utilisé ma Telecaster 1978 dans un ampli à lampes Fender Champ et une pédale de distorsion Proco RAT 2 que j’active au bout de quelques dizaines de secondes. (Réglages sur la RAT 2 : DISTORTION à 2h, FILTER à 3h and VOLUME à 2h).

Pour obtenir un effet d’écho slapback avec le plugin de delay de Cubase, j’ai utilisé les réglages suivants :

Slapback Settings

Avec une pédale BOSS DD-3, les réglages suivant vous donneront un écho slapback : Mode 200ms, E.LEVEL à 12h, F.BACK at 9h and D.TIME at 4h. Vous pouvez faire varier les taux de E.LEVEL ou D.TIME selon votre goût.

Pour reproduire cet effet avec un autre modèle de pédale, réglez un temps de delay entre 70 et 200ms et le feedback assez bas pour n’obtenir qu’une répétition.

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