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Utiliser deux pédales d’overdrive simultanément

Combiner deux pédales d’overdrive est un sujet qui revient souvent dans les forums spécialisés. Le fait que Stevie Ray Vaughan ait utilisé à un moment donné de sa carrière deux Tube Screamer en série n’y est certainement pas étranger. J’ai beaucoup expérimenté dans ce domaine au fil des années et voici ce qu’il en ressort.

Boss SD-1 et Analog man modded TS9

Je vais évoquer ici l’utilisation de deux pédales d’overdrive et laisser les distorsions et autres fuzz pour d’autres billets. Je vais montrer dans une vidéo (voir plus bas) que l’on peut obtenir un son sympathique  avec ce type de configuration. Pourquoi ne pas utiliser une seule pédale qui aurait plus de gain ? Et bien sachez que deux pédales d’overdrive ne sonnent pas comme une seule pédale qui offrirait plus de gain. Le rendu est assez différent. De surcroît, vous avez accès à une plus grande palette de sonorités selon que vous activez l’une ou l’autre des pédales, ou les deux.

Mais avant de nous pencher sur le son obtenu, sachez que certaines combinaisons de pédales d’overdrive ne fonctionnent pas aussi bien que d’autres. Il est assez difficile de prévoir le résultat. Cela peut sonner « écrasé » ou un peu trop fuzz si les deux modèles interagissent mal. Il est également important de trouver les bons réglages. A ce sujet, je ne recommande pas de régler une pédale ou les deux avec le gain au maximum, commencez par des valeurs plus petites.

J’ai enregistré une vidéo où je montre le son obtenu par le cumul d’une Tube Screamer modifiée par Analogman et une Boss SD-1 non modifiée. Les deux pédales ont le Gain (Drive) et le volume de sortie (Level) à la moitié. La tonalité (Tone) est à 9h car mon ampli Fender Champ est relativement brillant. La SD-1 était placée après la Tube Screamer.

La résultat est un son assez « resserré » avec du sustain. Le maître mot ici est « resserré », c’est là que cela diffère sensiblement du son que l’on pourrait obtenir avec une seule pédale qui aurait plus de gain.

Voici la vidéo, je montre d’abord le son clair puis j’enclenche la Tube Screamer avant d’enclencher la SD-1 :

Dans cette vidéo, l’ampli est repis par un micro Rode NT-4 et enregistré en utilisant un Boss Micro-BR. L’enregistrement a ensuite été transféré dans Cubase 5 pour optimiser le volume et ajouter un peu de réverb. La guitare utilisée est une Fender Stratocaster American Classics Custom Shop équipée de micros Kinman Avn blues.

DVD: « The Components of Tone » par Don Wrixon

J’ai présenté dans un billet le mois dernier une vidéo de Don Wrixon dans laquelle le guitariste américain expliquait qu’il fallait être un « rebelle du son » et ne pas chercher systématiquement à copier d’autres guitaristes.

J’ai eu l’occasion de visionner son premier DVD intitulé « The Components of Tone » (les composants du son).  Le but est d’expliquer aux débutants et aux moins débutants le rôle des fondamentaux du son de guitare et comment les contrôler. Il s’agit du premier DVD dans une série intitulée « Tone Secrets ». Le DVD est en anglais (pas de sous-titrage, vous êtes prévenus) et en voici la couverture :

Couverture du DVD de Don Wrixon: "The Components of Tone" (Les composants du son)

Don Wrixon suit une approche très logique, voici les différentes sections du DVD :

  • Tone History : faits marquants dans l’histoire du matériel guitaristique.
  • Guitar Body Styles : les différents types de guitares (corps creusé, corps plein, avec ou sans vibrato, etc.). On a tendance à oublier à l’heure actuelle avec toutes les technologies de modélisation que le son vient d’abord de la guitare. Vous apprendrez dans ce DVD quelles sont les différences fondamentales entre les classiques telles que telecaster, stratocaster, Les Paul, ES335 ou encore ES175. J’aurais aimé avoir eu accès à toutes ces informations facilement quand je débutais !
  • Driving a Tube Amp : Don montre comment on peut obtenir une nombre importants de sons différents en utilisant juste un bon ampli à lampes et le volume de sa guitare. Je me souviens d’une interview d’Andy Summer de « The Police » où à la question « Comment obtient-on un bon son de guitare ? », il avait répondu « commencez par utiliser une bonne guitare branchée dans un bon ampli ». J’ajouterais : « et apprenez à vous en servir », ce qui est le but de ce DVD.
  • Distortion Pedals : cette section montre comment les pédales de distortion/overdrive fonctionnent comme une extension du couple guitare/ampli.
  • Pitch Shifting Pedals : titre qui peut prêter à confusion car cela ne concerne pas les effets de « pitch shifting » (transposition) à proprement parler. Je pense qu’il s’agit plus de pédales de « Tone Shifting » (affectant le son). Dans cette section, Don Wrixon montre ce qu’un phaser, un delay et une réverb peuvent apporter à votre son.
  • Putting It All Together : conclusion dans laquelle Don donne d’ultimes conseils.

Le matériel démontré dans ce DVD est plutôt haut de gamme que ce soit pour les guitares, les amplis ou les effets, ce qui est toujours un plus. Il est également important de mentionner qu’il n’y a pas trop d’informations, le dosage est le bon!

Le DVD peut être commandé sur le site de Don Wrixon. Il vous en coûtera 20 dollars plus expédition.

La pédale de distorsion Marshall Jackhammer

Obtenir un son Marshall en utilisant une simple pédale est un but souvent recherché dans la quête du son ultime. Tout le monde n’a pas nécessairement envie de trimballer un deux corps Marshall ou certains d’entre vous préfèrent ajouter ce type de son à leur matos existant. D’autre part, d’aucuns se plaignent du son clair des amplis Marshall modernes, un peu trop « clinique » à leur goût (quoique la nouvelle série « Vintage Modern » est assez impressionnante de ce côté là). Dans ce cas, une pédale pour le son disto à la Marshall tout en gardant votre Fender/Vox/Boogie pour les sons clairs est une option intéressante.

La Marshall Jackhammer - Photo par Pia Jane Bijkerk

On peut parler de différentes époques pour le son Marshall: les années 60 (Clapton, Hendrix), les années 70/début 80 (AC/DC, Van Halen), la fin des années 80/début des années 90 avec des séries à plus haut gain comme le JCM 900 ou encore la fin des années 90 qui a vu naître la série JCM 2000 au succès immense. Mais le caractère sonore des amplis Marshall n’a pas vraiment changé à travers les époques. Les caractéristiques  tels que le niveau de gain, le nombres de canaux, l’égalisation, l’inclusion d’une boucle d’effets, etc. on évolué mais Marshall reste le représentant du son rock « British ».

Il y a beaucoup de pédales sur le marché qui émule le son Marshall d’une époque donnée y compris des pédales boutique assez onéreuses. Il est assez amusant de constater que dès lors qu’on aborde le sujet du « son Marshall dans une pédale », les pédales Marshall sont rarement citées en exemple. Je pense que c’est assez dommage et qu’elles sont certainement très sous-estimées. Je présente donc ici la remplaçante de la Shredmaster (voir billet précédent), j’ai nommé la Jackhammer.

La Jackhammer fait partie d’un trio de pédales de distorsion fabriquées par Marshall depuis plus de 10 ans. Les deux autres modèles sont la Blues Breaker 2 et la Guv’nor 2. La Jackhammer propose le plus haut niveau de gain des trois de la même façon que la Shredmaster offrait le plus haut niveau de gain dans la gamme précédente. Cela dit, la Jackhamer est capable de produire des sons intéressant en utilisant peu de gain comme je le démontre dans des vidéos plus bas dans ce billet.

Je pense que pour le prix, la Jackhammer offre pléthore de réglages : deux modes (overdrive et distortion), gain, volume et une section d’égalisation à 3 bandes relativement sophistiquée. Celle-ci comprends basses, aigus et deux réglages pour les mediums intitulés « contour » et « freq ».

Le mode overdrive rappelle le son d’un ampli Marshall à relativement haut gain (JCM800/900) tandis que le mode distortion va plus loin en offrant des sons plus modernes avec plus de gain encore (sorte de simulation de JCM 2000). Le mode Distortion, tout en sonnant assez gros, est assez « sombre » avec beaucoup de basses mais aussi assez peu silencieux. D’un autre côté, le mode Overdrive est plutôt excellent à tous les points de vue : assez réaliste et silencieux, il transforme à peu de frais mon petit ampli Fender en un monstre Marshalleux du plus bel effet. Le niveau de gain n’est pas aussi énorme que certaines pédales récentes (après tout, la Jackhammer fût conçue il y a plus de 10 ans) mais avec des micro double-bobinage à haut niveau de sortie, on peut en tirer des sons métal assez juteux. Avec ma Gibson SG 61 reissue qui a des doubles bobinage au niveau de sortie « moyen », c’est déjà quelque chose !

Tout n’est pas rose cependant, la partie « médium » de la section d’égalisation, à savoir les boutons « contour » et « freq » sont difficiles à dompter car assez peu intuitif. Selon la documentation, leur rôle est de creuser les médiums, le « contour » décide de combien on les creuse et le « freq » de la fréquence à creuser. Leurs réglages corrects sont très très importants car ils peuvent faire sonner la Jackhammer de complètement pourri à excellent. Ils dépendent complètement dépendre de votre ampli, il vous faudra donc expérimenter ! Je donne certains réglages dans les vidéos suivantes, prises avec un ampli Fender. Le reste de la section d’égalisation comporte un bouton de basse et un bouton d’aigu, très intuitif à utiliser, eux. La Jackhammer a des basses à revendre et je positionnerais le bouton basse à 9h pour commencer. Comparé à la Shredmaster, qui n’est plus fabriquée, la Jackhammer offre plus de gain et est globalement moins « sombre » ce qui peut être un bonus dans le cas où votre ampli manque de brillance. A la fin de ce billet, je compare rapidement dans une vidéo la Shredmaster à la Jackhammer.

Comment sonne une Jackhammer avec des micros double-bobinage ?

Voilà comment la Jackhammer sonne avec ma Gibson SG 61 reissue équipée des micros d’origine. Je montre ici les deux modes, Overdrive et Distortion:

Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Volume à 10h, Bass à 9h, Treble à 9h pour le mode Overdrive or midi pour le mode Distortion, Contour au minimum, Freq à midi, gain variable (voir vidéo).

Comment sonne une Jackhammer avec micros des simple-bobinage ?

Avec une Stratocaster équipée de micros à réduction de bruit Kinman dont le niveau de sortie est relativement bas, le mode Overdrive devient plus « bluesy » et n’est pas aussi précis qu’avec des double-bobinage mais on retrouve un côté Hendrixien que j’apprécie (notez que les réglages d’égalisation sur la Jackhammer sont différents de ceux utilisés pour la vidéo précédente).

Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Volume à 10h, Bass à 9h, Treble à 10h, Overdrive Mode , Contour à midi, Freq au maximum, gain variable (voir vidéo).

Shredmaster vs Jackhammer

Et maintenant, comparons rapidement la Shredmaster et la Jackhammer (en mode overdrive) :

Les réglages sur la Jackhammer pour cette vidéo sont : Bass à 9h, Treble à 10h, Contour à midi, Freq on Max, Volume à 10h, Gain au maximum.

Les réglages sur la Shredmaster pour cette vidéo sont : Gain au maximum, Bass à midi, Contour à 8h, Treble à 10h and Volume à 2h

Comment sont enregistrées les vidéos

L’ampli utilisé est un Fender Champ à lampes de 1974 avec le volume autour de 3, basses à 10 et aigus à 2,5. Il est repris par un micro RODE NT4 et enregistré avec un BOSS Micro-BR. L’enregistrement est ensuite transféré dans Cubase pour ajouter un peu de réverb d’ambiance et de compression. Les réglages des pédales sont indiquées en dessous de chaque vidéo.

Soundblox Pro Classic Distortion par Source Audio

J’ai découvert la Soundblox Pro Classic Distortion sur I Heart Guitar il y a quelques jours et j’ai trouvé le concept excellent.

Source Audio est une petite entreprise créée par Jesse Remingnanti,  ancien Vice Président de l’Ingénierie d’Analog Devices  et un ancien Ingénieur de Kurzweil, Bob Chidlaw. Ils ont passé cinq ans à écouter et disséquer les pédales de distorsion les plus réputées de la planète et le résultat est une pédale, la « Soundblox Pro Classic Distortion » qui recrée de façon numérique des classiques tels que la Big Muff, la Fulltone Distortion Pro, la Proco RAT, l’Ibanez Tube Screamer ou encore la Fuzz Face parmi les 12 modèles proposés.

Je sais ce que vous pensez : « ils ne sont pas les premiers à avoir eu l’idée, ça fait un bail que ça existe ». Certes le concept n’est pas nouveau mais la Soundblox Pro Classic Distortion pourrait faire figure de nouveau standard grâce à une qualité sonore évidente et quelques innovations bien senties.

Tout d’abord, un égaliseur graphique 7 bandes est intégré et ses réglages peuvent être mémorisés avec chacun des 6 presets de la machine. Je me demand pourquoi pas plus de pédales de disto ne disposent pas d’un égaliseur de ce type. Beaucoup plus fort, en utilisant une pédale d’expression externe, il est possible de « morpher » (néologisme ?) entre deux modèles de distortion et ainsi obtenir une myriade de variations. Je ne parle pas ici du fait de mixer le son de deux modèles mais bien d’une espèce de fusion de deux modèles dans le domaine numérique qui créé un modèle « hybride ». Comment pourrait-on appeler un croisement entre Big Muff et RAT ? Une Big Ruff ? S’ajoute à cela une entrée MIDI qui permet de contrôler à distance la Soundblox Pro Classic Distortion et de l’intégrer ainsi facilement dans des configurations complexes. Cerise sur le gâteau, la pédale a un look plutôt sympathique entre voiture de course et vaisseau de l’espace.

Voici Earl Slick (guitariste entre autres de David Bowie) qui essaye la Soundblox Pro Classic Distortion et en tire quelques savoureuses distorsions :

La Classic Distortion n’est pas le seul modèle de la série Soundblox Pro. Celle-ci compte un autre modèle orienté vers la création de sons « plus modernes », la Multiwave Distortion qui existe aussi pour basse. Et n’oublions pas les effets de la série « Hot Hand » comme le Phaser/Flanger qui peut être contrôlé via un anneau spécial : vous pouvez faire osciller le phaser ou flanger plus ou moins en secouant votre main. Je sais, ça paraît curieux mais allez voir la vidéo pour voir de quoi il retourne. Notez que la Soundblox Pro Classic Distortion peut être contrôlée via le même anneau.

En tout cas, ça fait plaisir de voir un peu d’innovation dans le monde de la modélisation !

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