On a beaucoup reparlé récemment des médiators Jazz III de Dunlop, avec la sortie d’une version Ultex 2.0 . Après avoir fait l’acquisition d’un pack de six Jazz III en version originale, j’ai été très agréablement surpris. J’étais sceptique au départ à cause de leur petite taille mais ils sont super précis. Voici une photo montrant un Jazz III à côté d’un médiator de taille « normale »:
Ah le bonheur d’être Rock Star. Voici une vidéo Guitar World dans laquelle Billy Corgan des Smashing Pumpkins nous montre son amas assez miraculeux de pédales. C’est en Anglais mais je pense que cela se passe de traduction. Il y a des modèles assez originaux dans ce véritable trésor :
Après avoit fait figurer un certains nombre d’alternatives à la Tube Screamer parmi les moins chères mais aussi les plus onéreuses, je pense que le temps de la Bad Monkey est venue.
Ce n’est pas vraiment un secret, la Digitech Bad Monkey est une overdrive de qualité utilisée par certains pros. Jetez un oeil aux démos de Phil X et vous l’entendrez certainement.
Comme pour d’autres billets, j’ai enregistré deux vidéos montrant la Bad Monkey en action (voir plus bas). Ces vidéos démontrent les capacités de la bête couplée à des simple bobinage comme des Humbuckers et utilisée à la fois comme overdrive principale ou pour booster une distortion.
Introduction
La Bad Monkey est une pédale verte, apparemment gage de qualité pour une overdrive (humour). Elle comporte une entrée et deux sorties. Non elle n’est pas stéréo, une sortie est normale, « non filtrée », tandis que l’autre, nommée « MIXER, comporte une émulation de haut parleurs, ce qui permet de relier la Bad Monkey directement à une table de mixage ou un enregistreur/interface audio. C’est une caractéristique commune sur les pédales Digitech et vous pouvez entendre une démo rapide de la sortie MIXER vers la fin de ce billet.
Clairement inspirée par la Tube Screamer en matière de son, la Bad Monkey comporte un réglage de gain, un réglage de niveau et, O suprise, non pas un réglage de tonalité comme il est de coutume sur une pédale d’Overdrive, mais deux boutons de réglage d’égalisation: Bass et Treble (aigus). Ainsi, les fréquences basses et aiguës de votre son d’overdrive peuvent être ajustées séparément.
C’est un gros plus et les seules pédales d’overdrive de qualité qui, à ma connaissance, comportent une égalisation à deux bandes sont les pédales Xotic comme la BB Preamp, bien plus onéreuse qu’une Bad Monkey.
Vidéos
Pour cette première vidéo, j’ai utilisé ma Fender Stratocaster. L’idée est de montrer comment la Bad Monkey sonne en comparaison avec mon overdrive de référence, j’ai nommé la TS9 modifiée par Analogman. Après une comparaison entre les deux pédales, je montre comment l’égalisation à deux bandes peut être utilisée pour donner du « corps » au son. J’ai été surpris par l’efficacité du réglage de basse qui a réussi à être des plus efficaces à travers mon Fender Champ, pourtant seulement pourvu d’un petit haut-parleur de 8 pouces. A la fin de la vidéo, je montre comment la Bad Monkey peut être utilisée pour booster une pédale de distortion, une Pro Co Rat 2 en l’occurrence:
Dans cette seconde vidéo, j’utilise ma Gibson SG 61 Reissue, équipée de ses micros d’origine (des Classic 57).
Notez que pour ces deux vidéos, l’ampli utilisé est un Fender Champ de 1974 repris par un RODE NT-4. Une réverb Boss RV-3 avec un réglage Room était placée en bout de chaine, après les overdrives.
En Direct
Je n’ai pu résister à l’envie de tester la sortie MIXER. Voici le son de ma Strat branchée en direct dans l’entrée ligne (et non pas l’entrée Guitare):
C’est pas joli joli! C’est ce qu’on obtient en branchant une pédale de disto/overdrive en direct dans une table de mix ou une interface audio/enregistreur.
Mais voici maintenant le son lorsque l’on passe par la sortie MIXER, avec émulation de haut parleur donc (les réglages étaient Gain à fond, Level à 1h, Bass et Treble à 2h) :
C’est beaucoup mieux et pour tout dire, j’ai été assez surpris car c’est vraiment utilisable, c’est plus qu’un gadget. En mettant le gain au minimum, on obtient un son Jazz/Blues à peine saturé qui n’est pas mal du tout.
Conclusion
Pour une pédale à 50 Euros, on peut dire que la Bad Monkey est une alternative des plus intéressante à la Tube Screamer. Plus qu’une alternative, elle peut agir en complément de celle-ci à mon avis. Je ne pense pas qu’elle ait un son aussi « lisse » que TS9 Analogman mais l’égalisation 2 bandes et la sortie émulée en font un produit quelque peu différent. A essayer de toute urgence!
Pour faire suite à mes deux billets consacrés à la réverb (voir ici et ici), voici une démo de ma bonne vieille Boss RV-3.
La RV-3 n’est pas la pédale la plus connue de Boss. Fabriquée entre 1994 et 2002, elle a été utilisée par Mike Eizinger (Incubus) ou Johnny Greenwood (Radiohead). Elle est assez unique car elle combine délai et réverb dans le format compact bien connu de la marque japonaise.
Vous trouverez à la fin de ce billet les spécifications détaillées de la bête mais avant de vous abreuver de nombres, écoutons du son! Voici une vidéo montrant mon réglage favori suivi de chacun des 11 modes dont la RV-3 est doté:
Mon avis
La RV-3 est un pur produit des années 90. Ici, point de simulation de delay analogique ou de réverb à ressort, il s’agit de numérique pur et dur. Les délais sont cristallins et les réverbs précises, d’aucuns diraient « métalliques ».
Cela dit, sa capacité de mélanger délai et réverb, unique pour une pédale compact, permet d’approcher des gros sons « studio » qui ne sont pas sans rappeler les albums récents de Jeff Beck, par exemple. Elle s’avère également très à l’aise pour créer des sons ambiants et spacieux. Notez que si elle dispose d’une seule entrée jack, elle dispose de deux sorties pour une utilisation en stéréo.
La RV-5 a remplacé la RV-3 dans la gamme Boss et si elle a gagné une simulation de réverb à ressort entre autres améliorations, elle a perdu les délais de la RV-3. A ce titre, il est difficile de comparer les deux. La RV-3 reste une valeur sous-estimée du marché de l’occasion.
Spécifications détaillées
La RV-3 n’a pas moins de 11 modes. Un bouton sélectionne les différents modes tandis que les trois autres agissent sur les paramètres de l’effet. En mode réverb, ces paramètres sont: tone (tonalité), time (longueur de la réverb) et level (niveau de l’effet).
En mode delay et delay+reverb, les paramètres deviennent feedback (nombre de répétitions), time (temps entre les répétitions) et level (niveau de l’effet). Notez qu’en mode delay+reverb, le bouton de niveau affecte le taux de delay et de réverb simultanément, il n’est pas possible de séparer le délai de la réverb.
Les modes sont les suivants:
Réverb Plate: simulation de réverb à plaques, un effet très prisé par Hendrix et consort dans les studios des années 60 pour magnifier leur son. Il s’agit d’une assez grosse réverb.
Réverb Hall: grosse réverb digital simulant un large espace.
Room 2: une réverb room de taille médium. C’est celle qui se rapprocherait le plus d’une réverb à ressort dans son utilisation (rappelons que la RV-3 est dépourvue de simulation de réverb à ressort).
Room 1: une réverb room courte pour ajouter juste un peu d’ambiance
delay + réverb Plate
delay + réverb Hall
delay + réverb Room 2
delay + réverb Room 1
delay « Short »: délai court dont les temps de répétitions vont de 32ms à 125ms, parfait pour un écho slapback
delay « Medium »: délai moyen dont les temps varient de 125ms à 500ms
delay « Long »: délai long dont les temps varient de 125ms à 1000ms