Pédale de chorus Boss CE-3, fabriquée au Japon aux alentours de 1983 (la première pédale de chorus compacte stéréo), démo audio bientôt.
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Germanium Fuzz par Buffalo FX – Comment utiliser une Fuzz
Il y a quelques semaines, un email de Steve, alias Buffalo FX, sujet de sa majesté installé en France, trouva le chemin de ma boîte électronique. Il me proposait d’essayer une pédale Fuzz « fait main » basée sur des transistors au Germanium.
« Yes » lui répondis-je mais pour être honnête, je ne m’attendais pas à grand chose. Je ne suis pas très « Fuzz » pour la simple raison que toutes les Fuzz que j’ai pu essayer ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable : je les ai toujours trouvé « brouillonnes » et sonnant plus comme une scie électrique que comme Hendrix sur « Band of Gypsies ».
Et bien les aminches, on peut dire que quand j’ai branché la création de Steve au derrière de ma Strat favorite, ce fut la claque. C’est gras mais précis à la fois, pas agressif, peut sonner comme Hendrix ou bien plus moderne selon les effets qu’on lui adjoint. Bref, je fus conquis !
Comme toujours, j’ai enregistré deux vidéos démontrant la bête avec des micros simples et des doubles (voir à la fin du billet pour les impatients).
Je vais faire d’une pierre deux coups et donner quelques conseils d’utilisation d’une pédale Fuzz. Mais avant cela, examinons la création de Steve.
Qualité fait main
La Fuzz au Germaium de Buffalo FX est extrêmement bien construite, c’est plus de la haute couture que du prêt à porter. Elle se présente dans un boitier métallique blanc et comporte un bouton de « drive » (gain) et un bouton de « level » (volume de sortie). Dans la tradition des Fuzz type « Fuzz Face », il n’y a pas de bouton de tonalité. J’ai toujours trouvé que cela manquait sur ce type de Fuzz mais pas dans le cas de cette pédale. J’ai enregistré les vidéos que l’on peut voir plus bas avec un ampli Fender Champ des années 70, ampli assez brillant s’il en est, et je n’ai pas trouvé le son de la Fuzz Germanium de Buffalo FX trop agressif ou aigu. Notez que Steve propose un modèle à 4 boutons, avec plus d’options de tonalité.
Il y a tout de même des entorses bienvenues à la tradition : une diode bleue super brillante et une entrée d’alimentation type Boss 9V. Noter au sujet de l’alim que vous ne pouvez alimenter la Fuzz de Buffalo FX avec les même transfo que d’autres pédales pour cause de polarité inversée (ou un truc dans le genre, je suis guitariste moi, pas électronicien). Il vous faudra donc utiliser une alim dédiée pour la Fuzz.
Il est également possible d’utiliser une pile. L’installation de la dite pile m’a d’ailleurs permis d’admirer le travail de Steve en ouvrant la pédale, c’est très très propre, chapeau !
Où placer une Fuzz dans votre chaîne d’effets
En général, une Fuzz se situe au début de votre chaîne d’effets, avant les effets de spatialisation type réverb ou delay. Elle se marie bien avec un ampli réglé en son clair ou pour booster un ampli déjà saturé. Elle se marie également bien avec d’autres distorsions ou overdrives pour un son très saturé. Au sujet de ces dernières, le placement varie, j’ai personnellement assez aimé le placement de ma Tube Screamer avant la Fuzz au Germanium de Buffalo FX, histoire de la booster (voir les vidéos plus bas). D’autres préfèrent placer leur overdrive après la Fuzz comme je l’ai démontré dans un billet précédent.
Il peut être difficile de prévoir comment deux pédales « de gain » vont interagir donc l’expérimentation est indispensable. Cela vaut également pour le placement de la wah wah: avant ou après la Fuzz dépend des préférences.
J’ai enregistré des démos vidéos avec un ampli en son clair pour montrer les qualités intrinsèques de la pédale mais l’utilisation d’une Fuzz avec un vieux Marshall déjà saturé est bien sûr un grand classique utilisé par Hendrix ou Eric Johnson.
Trucs et astuces pour Fuzz
Je montre deux « trucs » dans les vidéos plus bas :
- Utilisation du volume pour baisser le taux de Fuzz et récupérer un son plus clair. C’est un truc qui était universellement utilisé avant l’avènement des amplis multi-canaux. Le truc sympa est que vous pouvez aller de presque clair à crunch à maximum Fuzz rien qu’en manipulant le volume de votre guitare. C’est particulièrement efficace avec une Stratocaster ou apparentée.
- Utilisation de la tonalité sur la guitare : un autre truc qui se perd à l’ère des multi-effet et autres modéliseurs, mais baisser la tonalité sur votre guitare permet d’obtenir un son mois agressif et plus gras. Eric Clapton fût par exemple très friand de ce truc quand il jouait dur Gibson. C’est très efficace avec une bonne Fuzz comme la Buffalo FX.
Vidéos
Sans plus attendre, voici une démo de la Fuzz au Germanium de Buffalo FX utilisant une Stratocaster à micros Kinman. L’ampli utilisé est un Fender Champ de 1974. Il y a une Réverb Boss RV-3 en bout de chaîne, juste avant l’ampli. J’introduis à un moment donné un delay TC Electronic Flashback (en mode Analog) et une Tube Screamer Analogman TS9 placée avant la Fuzz :
Autres modèles Buffalo FX
Le modèle testé ici est le modèle « deux boutons ». Il existe un modèle à quatre boutons ainsi que des modèles au Silicium (voir ce billet au sujet de la différence entre les deux). N’hésitez pas à rendre visite à Buffalo FX pour plus d’informations ainsi que pour commander.
Etiquettes pour pédales par pedallabels.com
On a tous essayé à un moment donné de garder une trace de nos réglages de pédales favoris, en utilisant des étiquettes classiques impossibles à enlever par la suite, ou en écrivant sur les pédales directement au moyen d’un gros marqueur.
pedallabels.com a la solution : des étiquettes calibrées pour les plus grosses marques de pédales du commerce, équipée d’une colle facile à enlever. Le pack complet vaut 7,95 dollars US (+ port). Pour ce prix, vous obtenez des étiquettes pouvant être utilisées avec les pédales de type Boss (2,3,4 boutons), MXR (compact et large), Ibanez (3 et 4boutons) ainsi que 54 étiquettes pour boutons « individuelles ». Il y a même une étiquette pour switch à trois positions. Vous trouverez tous les détails sur pedallabels.com (an anglais).
Voici un exemple avec deux de mes pédales :
Et le pack complet :
La Farmer’s Mill de Crushsound
J’ai d’abord cru à un poisson d’avril quand j’ai reçu le communiqué de presse de Crushsound, mais non.
La Farmer’s mill est une pédale qui « salit » votre son à la manière d’un câble ou d’un composant cassé. On raconte par exemple que Dave Davies, le guitarist des Kinks, avait découpé les haut-parleurs de son ampli pour obtenir une distorsion bien « pourrave ». Alors pourquoi ne pas essayer de mettre ce genre de son dans une pédale ?
Cela peut sembler curieux mais cette vidéo de musicradar.com laisse entrevoir des possibilités intéressantes (notez que le prix de la Farmer’s mill sera connu dans les semaines à venir): cliquez ici pour la vidéo.