Les pédales de compression sont légion sur le marché et quasiment tous les multi-effets intègrent un effet de compression. Pour un guitariste, l’utilisation la plus commune d’un compresseur est au début de la chaine d’effets pour ajouter du sustain et de l’attaque à un son clair ou saturé. Les amateurs de « country music » sauront de quoi je parle.
Je trouve cependant qu’un compresseur peut aussi être utile lors d’enregistrements, en particulier si vous devez enregistrer en direct, en utilisant un modéliseur d’ampli ou un préampli, ou encore si vous ne pouvez vraiment pousser l’ampli que vous enregistrez. Après tout, les compresseurs n’ont pas été inventés pour les guitaristes mais font partie de la palette de traitements de tout bon studio d’enregistrement. Utilisés lors des phases d’enregistrement ou de mixage, leur champ d’application est très vaste : mise en avant d’une voix, lissage d’une ligne de basse, augmentation du sustain d’une prise de guitare, etc.
Il y a quelque temps, j’enregistrais en direct en utilisant le son clair de mon préampli Marshall JMP-1, avec mes pédales (overdrive, distorsion, délai, etc.) branchées en amont. Le son me semblait un peu « statique », sans vie. Je décidai, un peu pour voir, de brancher un compresseur BOSS CS-3 modifié (modification opto plus de Monte Allum) dans la boucle d’effet du JMP-1, c’est à dire en bout de chaine.
Cela peut paraitre contraire à toutes les règles étant donné qu’on conseille toujours à un guitaristes de brancher une pédale de compression en premier dans la chaine d’effets. Mais parfois, les règles sont faites pour être transgressées. Notez que les résultats varieront en fonction de la qualité de votre pédale de compression, j’ai essayé la même astuce avec un MXR Dynacomp et obtenu de bons résultats. Mon Dynacomp n’a rien d’extraordinaire, il s’agit d’un modèle de 1995, non modifié.
Quelque soit la pédale utilisée, j’ai trouvé le résultat plaisant, plus réaliste, avec plus de sustain et des harmoniques qui ressortent. Notez que la différence est subtile mais il me semble que l’utilisation d’un compresseur à la fin de la chaine reproduit en partie la compression naturelle d’un ampli à lampes qu’on pousse un peu.
J’ai enregistré quelques démonstrations sonores en utilisant ma Fender Stratocaster équipée de micros à réduction de bruit Kinman, une pédale de distorsion Pro Co RAT 2 et un delay BOSS DD-3, le tout branché dans un préampli Marshall JMP-1 connecté directement à la carte son de mon ordinateur (une EDIROL FA-66).
Voici le son sans compression :
Cela n’est pas trop mal mais largement améliorable. Écoutez maintenant le même son de guitare bénéficiant de la compression d’un MXR Dynacomp placé dans la boucle d’effet du Marshall JMP-1. Le niveau de la boucle d’effet est réglé de telle façon que le son ne passe pas à travers le compresseur à 100% mais environ 80%:
Je trouve le résultat plus « lisse », avec plus de sustain et d’harmoniques.
Et voici la même configuration avec la boucle d’effet réglée au maximum :
Encore mieux, je trouve. Le Dynacomp était réglé de la façon suivante: output à 9h et sensitivity à 10h.
Et voici maintenant la même astuce avec un BOSS CS-3 (modifié par Monte Allum):
Réglages du CS-3: Level à 3h, Tone à 10h, Attack à 10h et Sustain à 11h.
En conclusion, je vous conseille d’expérimenter avec un compresseur au bout de la chaine d’effets, vous pourriez avoir de bonnes surprises !
Oui, je suis d’accord avec toi, un compresseur en bout de chaîne, c’est bien aussi pour rajouter sustain, et vie, et avec un delay, ça remet en avant les répétitions de manière intéressante, souvent plus musicale que d’augmenter le « mix » du delay…
J’aurais bien aimé d’ailleurs trouver un compresseur stéréo format pédale (je joue en stéréo) mais ça n’existe pas à ma connaissance. J’ai bien un Line 6 M9 qui propose de bonne simulation de compresseur, mais ces idiots l’ont prévu mono, comme leur disto. Dommage !